Le cœur ouvert sur le monde
Mon vélo et moi
Je m’appelle Jean Michel Picq, j’ai 49 ans.
Je suis né avec une malformation cardiaque congénitale, appelée tétralogie de Fallot ou « maladie bleue », caractérisée notamment par une communication interventriculaire. Autrement dit, à cause d’un trou dans la cloison séparant les ventricules droit et gauche, le sang non oxygéné (sang bleu) se mélange au sang oxygéné (sang rouge).
J’ai donc subi une opération à cœur ouvert (correction complète de la malformation) à l’âge de trois ans.
En plus d’un souffle au cœur, l’une des principales séquelles est un essoufflement rapide lors d’efforts physiques. Après un effort intense, mon temps de récupération est deux à trois fois plus long qu’une personne avec un cœur en bonne santé.
Jusqu’à l’adolescence, les restrictions médicales m’ont empêché de pratiquer les sports d’endurance. Les sports individuels et collectifs m’étaient autorisés mais toujours sous surveillance.
Etre souvent dispensé de sport à l’école et ne pas faire de compétitions avec les copains a été difficile à accepter et à vivre. Cependant, j’ai continué à pratiquer des sports (football, vélo) dans la mesure de mes capacités physiques.
Le vélo permettant des temps de récupération dans les portions de plat et de descentes et donc une gestion plus facile des efforts, je me suis naturellement tourné vers cette activité. À force de persévérance et d’envie de me surpasser, j’ai
Je vous présente mon compagnon de route.
Mon premier vélo, Caracol, était un simple VTT adapté aux voyages. Ensemble, nous avons traversé l'Islande et sillonné la France de long en large pendant 10 ans. Le temps est alors venu pour lui de prendre un repos bien mérité et de passer la main à un vélo qui me permettra de faire un tour du monde dans de bonnes conditions.
Caracol II est né des mains de Fabien Bonnet, artisan-cadreur des Cycles Cattin à Grenoble. Son cadre sur mesure est en acier, lui confèrant plusieurs avantages : souplesse (absorption des chocs et vibrations), rigidité, durabilité, réparabilité.
Ses pièces et accessoires ont été minutieusement choisis pour répondre à mes contraintes physiques et à un voyage au long cours. Il est donc équipé, entre autres, d'un triple plateau (qui me permet d'avoir un très petit développement pour les montées), de freins à disques mécaniques (plus faciles à entretenir et réparer), d'un moyeu-dynamo pour la production d'électricité, associé au chargeur Sinewave fourni gracieusement par le site Cyclo-randonnée, et de porte-bagages avant et arrière.
appris à écouter mon cœur et mon corps pour pédaler toujours plus longtemps.
Ma curiosité et mon envie de découvrir de nouveaux horizons m'ont alors incité à réaliser des périples à vélo, seul ou accompagné, de plus en plus longs et toujours plus loin.
- 2007 : traversée des Cévennes à VTT (chemin de Stevenson – 250 km) en duo,
- 2014 : traversée de l’Islande (500 km) avec trois copains,
- 2015 : la Loire à vélo (1 200 km) en solo,
- 2016 : de l’Auvergne à la Bretagne par le canal du Midi (1 800 km) en solo,
- 2019 : la Loire à vélo (1 200 km) avec mon neveu Axel, 13 ans,
- 2020 : de l’Auvergne à l’Alsace (2 150 km),
- 2023 : de l’Auvergne au Pays basque par le chemin de Compostelle (1 800 km) en solo, avec ascension du Mont Ventoux.
Mes nombreuses lectures de récits de voyages et d’aventures, notamment Latitude Zéro de Mike Horn, Damien autour du monde de Gérard Janichon et les livres de Sylvain Tesson, ont été pour moi des sources d’inspiration et de désir d’évasion.
C’est donc tout naturellement qu’est né le rêve de m’échapper à vélo pour explorer des pays lointains et découvrir de nouvelles cultures.
Les rêves sont faits pour être réalisés, sinon à quoi bon rêver ?
Après plusieurs années de réflexion et de préparation, je m’élancerai en juin 2024 pour un tour du monde.
Pour moi, le voyage à vélo représente la liberté. En m’affranchissant des contraintes de la vie quotidienne, je trouve un bien-être apaisant. Et les rencontres spontanées tout au long du chemin sont enrichissantes.
Je veux mettre en avant des valeurs qui me sont chères comme le dépassement de soi et la motivation, le partage et le respect de l’environnement.
Lorsque ce sera réalisable, pour passer d’un continent à l’autre, je privilégierai le bateau à l’avion pour avoir une empreinte carbone la plus faible possible. Pour cela, je tenterai l’expérience du voilier-stop.
Je serai équipé de tout le matériel nécessaire pour vivre en autonomie et bivouaquer sur la route. Mais je dormirai aussi chez l’habitant afin de découvrir les modes de vie des pays traversés et partager le quotidien des gens.